Accouplement, Reproduction du lapin.

 

Nous sommes nombreux à nous poser maintes et maintes questions par rapport à l'accouplement de nos animaux. Nous nous demandons toujours si, finalement, nous nous y prenons correctement. Bien évidemment, je n'ai aucunement la prétention, à travers cet article, de vous apporter la solution miracle en matière d'accouplement de nos lapins, mais simplement des indications permettant de mieux comprendre la physiologie sexuelle de nos animaux ainsi que des méthodes d'accouplement les plus adaptées pour répondre à nos attentes. L'accouplement a pour but l'insémination, à savoir que le mâle éjacule ses gamètes mâles (ou spermatozoïdes), produits par les testicules, dans l'antre vulvo-vaginal de la femelle pour que, ainsi, il y ait rencontre avec les gamètes femelles (ou ovules) provenant des ovaires. Cet accouplement, ou coït, impose de la part des deux partenaires, le désir sexuel ainsi que l'intégrité anatomique des organes génitaux.

L'AGE DU PREMIER ACCOUPLEMENT

De façon générale, nos femelles ne peuvent être accouplées que lorsque celles-ci ont atteint les trois quarts de leur poids adulte.
Pour des lapins de race moyenne, dont le poids adulte se situe dans la fourchette de poids des 4 kilogrammes à 4,5 kilogrammes, le poids idéal pour la reproduction se situe donc aux alentours des 3,2 kilogrammes. A ce poids, les femelles vont donc être saillies et continuer de grossir pour atteindre un poids de 4 kilogrammes, environ, un mois plus tard, au moment de la mise bas.
Pour parler âge, on peut dire que nos lapines, pour les plus jeunes, peuvent donc être accouplées vers quatre mois et demi pour ainsi devenir mère vers cinq mois et demi ; un âge qui est, somme toute, tout à fait correct au regard du développement corporel du lapin. Pour les mâles, un âge de 6 mois, pour la première saillie, est à privilégier.
Les animaux, de sexes différents, ayant atteint l'âge de trois à quatre mois, doivent, en principe, être séparés car il faut éviter que les animaux tentent, voire réussissent, l'accouplement au détriment de leur croissance et de leurs qualités à venir de reproducteurs.

LE RYTHME DE REPRODUCTION

En élevage de type amateur, le type de reproduction est généralement qualifié d'extensif : les éleveurs tiennent à ménager, avant tout, la longévité de leurs femelles reproductrices.
Ces éleveurs peuvent compter sur cinq portées par an et par femelle, ce qui représente une trentaine de lapereaux sevrés par an et par lapine. Le sevrage est réalisé vers cinq à six semaines et le réaccouplement a lieu une semaine après le sevrage. A titre indicatif, il faut savoir qu'en reproduction dite intensive, les lapines sont réaccouplées dans les jours, voire, parfois, dans les heures suivant la mise-bas. Les femelles sont donc gestantes et allaitantes durant la quasi totalité de leur vie de reproductrice. Autant dire que la durée de vie de ces animaux est considérablement réduite et se situe, généralement, aux alentours des un an à un an et demi contre trois ans pour les femelles dont le rythme de reproduction est qualifié d'extensif, un rythme correspondant donc à nos types respectifs d'élevages.
A titre indicatif, les éleveurs qui ne souhaitent pas rencontrer de difficultés de mises au mâles (refus d'accouplement de la part des femelles reproductrices), ont grand intérêt à respecter les dates d'échéances de saillies et cela par rapport au rythme de reproduction retenu. Combien d'éleveurs sommes-nous à rencontrer de nombreux refus de saillies, de la part de nos femelles, après la période estivale ; une période où, fréquemment, nous suspendons la reproduction pour cause de chaleur excessive !

NOMBRE DE PORTEES, NOMBRE DE LAPEREAUX

Une lapine alimentée et logée correctement peut aisément élever un minimum de quatre à cinq portées par an. Un nombre plus grand de portées peut être atteint mais nécessite des conditions optimales de logement, d'état sanitaire, d'alimentation, de prédispositions génétiques particulières en matière d'aptitudes maternelles, etc.
Si, toutefois, l'éleveur souhaite réaliser un nombre de portées supérieur à cinq, il faut savoir qu'une lapine accepte facilement la saillie aussitôt après la mise-bas. Un accouplement, vers le 14ème jour après celle-ci semble donner de très bons résultats à condition d'effectuer le sevrage à 28 jours, un sevrage qui ne pose pas de problèmes particuliers.
Des éleveurs débutants, sont parfois effrayés à la pensée de respecter le rythme de reproduction et cela, par rapport au nombre de lapereaux que cela peut représenter. Ces éleveurs, pour résoudre le problème éventuel de surnombre d'animaux, peuvent mener une sélection au nid en éliminant, par exemple, les lapereaux les plus chétifs, puis vers l'âge d'un mois, en abattant les animaux présentant éventuellement des tares (dents d'éléphants, glaucome, etc.) ou des animaux ne répondant pas aux attentes phénotypiques espérées ou, tout simplement, en limitant scrupuleusement le nombre de lapereaux (en n'en laissant, par exemple, que trois ou quatre).

PHYSIOLOGIE DES FEMELLES REPRODUCTRICES


Nos femelles possèdent une physiologie particulière de leur appareil reproductif, et il faut donc savoir que c'est l'accouplement avec le mâle qui déclenche l'ovulation.
L'odeur est un sens qui joue un rôle important, pour ne pas dire capital, en matière de physiologie sexuelle de nos lapins. Généralement, une femelle ayant séjourné dans la case d'un mâle reproducteur (hors de la présence de celui-ci), entre quatre et six heures, par l'odeur, devient extrêmement réceptive et libère plus facilement ses ovules. Pour garantir, au mieux, les chances de naissances, les femelles saillies peuvent, durant les douze heures suivant l'accouplement, demeurer dans la cage du mâle reproducteur.
Contrairement à de nombreuses reproductrices mammifères, la lapine n'a pas de cycle œstral périodique : le mécanisme physiologique neuro-hormonal ne se produit pas à dates fixes ; il se déclenche seulement si la lapine, en état de chaleurs, accepte le coït.
C'est vers la 12e heure après le coït, que la ponte ovulaire à lieu.

FEMELLE : SIGNES DE RECEPTIVITE


Il y a des éleveurs qui définissent la réceptivité de la femelle en observant la vulve ; une vulve qui peut avoir une coloration différente. De couleur blanche, généralement la femelle refuse l'accouplement. La vulve étant de couleur rose, la lapine accepte la saillie avec difficulté. De couleur rouge, l'acceptation est bonne. La vulve devenant violacée, la femelle est en hyper chaleur et accepte mal la saillie. Bien évidemment, la coloration de la vulve de la femelle n'est qu'un indicateur et le comportement de la femelle mise en présence du mâle est souvent plus significatif. Les chaleurs de la lapine se traduisent par des attitudes particulières : elle est allongée, le train postérieur relevé ; elle est nerveuse, agitée, inquiète ; elle mange peu et de façon irrégulière ; ses lèvres vulvaires sont tuméfiées, humides et congestionnées. Lorsqu'elle est mise en présence du mâle, après une course poursuite, elle s'immobilise, puis soulève le train arrière pour faciliter le coït.
Lorsque la lapine n'est pas en chaleurs, celle-ci adopte une position ramassée, plaquée contre les parois de la cage, refusant obstinément le mâle. Celle-ci peut, parfois, se montrer agressive ; une agressivité pouvant déboucher sur la castration ou, du moins, sur l'endommagement des parties génitales du mâle reproducteur.
Au moment de la mue, en automne, les chaleurs diminuent. Il est parfois utile de les provoquer lorsque la lapine est vierge ou qu'elle refuse obstinément le mâle. Pour provoquer les chaleurs, l'éleveur peut varier l'alimentation par l'apport, par exemple, d'avoine, ou, comme indiqué précédemment en plaçant la femelle dans la cage du mâle avant et après saillie.

LIEU DE SAILLIE

Il faut tout d'abord savoir que la saillie doit toujours avoir lieu dans la cage du mâle. Si l'on ne suit pas ce conseil, chacun de nous pourra constater que le mâle, mis dans la cage de la femelle, tient tout d'abord à marquer son territoire et se sert, pour cela, des glandes odoriférantes se trouvant sous son menton. Il va ainsi consacrer un certain temps, pour ne pas dire un temps certain, à marquer, de façon olfactive, son territoire. Mon conseil : la mise au mâle dans la cage de la femelle ne peut être strictement réservée qu'aux éleveurs qui ont franchement du temps à perdre !

HEURES DE SAILLIE

Il faut savoir que toutes les heures ne conviennent pas à la saillie.
Par expérience, on peut dire que les saillies faites très tôt le matin semblent donner les meilleurs résultats. On peut, toutefois, réaliser des saillies le soir, celles-ci donnant des résultats tout à fait satisfaisants. Ce qui est sûr, c'est que les saillies en pleine journée, notamment l'été, sont vivement déconseillées, car comme chacun de nous le sait le lapin est un animal qui vit, avant tout, la nuit. Pour nos mâles reproducteurs, il est donc primordial de respecter cette phase de repos qui représente pour lui, le rechargement de ses "batteries".

NOMBRE DE SAILLIE PAR JOUR ET PAR MALE

Normalement, chaque mâle reproducteur ne doit, en principe, ne saillir qu'une femelle par jour. Toutefois, des circonstances particulières peuvent amener l'éleveur à vouloir utiliser le mâle pour un rythme journalier de saillies plus grand. Au maximum, deux femelles reproductrices peuvent être couvertes par un même male le même jour. La première sera saillie tôt le matin et la seconde tard le soir. En tout état de cause, un écart de saillies de douze heures est fortement souhaitable, recommandé.

METHODES DE SAILLIES


L'ancienne méthode, qui consistait à laisser la femelle dans la cage du mâle, durant toute une nuit, n'est vraiment plus de mise, car pour les éleveurs que nous sommes nous devons pouvoir connaître, avec certitude, si le mâle a rempli efficacement la fonction que l'on attend de lui.
Certains éleveurs estiment qu'une seule saillie suffit. Pour ma part, c'est un avis que je ne partage pas, car il faut savoir que lorsque l'on fait deux accouplements successifs, le second accouplement est caractérisé par un éjaculat qui est certes, de moindre volume, mais qui présente une concentration en spermatozoïdes bien supérieure au premier éjaculat.
Dans mon élevage, je présente toujours la femelle au mâle une première fois puis, cinq minutes après, je fais suivre ce premier accouplement d'une seconde saillie et, enfin, entre un quart d'heure et une demi-heure plus tard je viens à réaliser une troisième et dernière saillie. Cette façon de procéder donne, dans l'ensemble, de bons résultats.
La méthode de la case double est une méthode qui donne aussi de bons résultats. Cette méthode consiste à utiliser deux cases contiguës avec ouvertures centrales (certains fabricant de clapiers béton offrent des cloisons avec ce genre d'ouverture), des cases destinées en priorité aux femelles reproductrices. Lorsque l'éleveur utilise cette méthode, il doit obturer l'ouverture centrale, de ces deux cases contiguës, avec un panneau grillagé. D'un côté, l'éleveur installera le mâle reproducteur (plusieurs jours avant saillie), de l'autre, la femelle trouvera place. Les deux sujets reproducteurs vont ensuite être laissés au calme, durant deux à trois heures, voire davantage si ces sujets sont nerveux. Durant cette période, les animaux peuvent donc faire connaissance. Passé ces quelques heures, l'éleveur retire rapidement et calmement la cloison grillagée. Généralement, le mâle et la femelle s'accouplent immédiatement.

ACCOUPLEMENT DIRIGE

Parfois, certaines de nos femelles acceptent avec grande difficulté, le mâle reproducteur et l'éleveur n'a plus que la solution de l'accouplement dirigé. Celui-ci consiste à maintenir la femelle de la main droite en soulevant légèrement de la main gauche, le corps de la lapine et en écartant la vulve avec le pouce et l'index. Le mâle accepte, assez facilement l'aide de l'éleveur et les chances de résultats sont quasiment aussi bonnes que pour la saillie non dirigée.
Cette méthode, peut être perfectionnée par l'utilisation de la ficelle. L'éleveur attache la ficelle à la queue de la femelle (a mi-queue), puis fait passer celle-ci sur le dos de la lapine (dans l'axe de la colonne vertébrale), puis entre les deux oreilles. Glisser, ensuite, la main gauche sous le ventre de la reproductrice pour soulever légèrement le train arrière de cette dernière et de la main droite tirer délicatement sur la ficelle pour offrir au mâle, le meilleur angle de pénétration possible de la part de sa congénère.
Lorsqu'une femelle est vraiment récalcitrante à toute saillie, une méthode consiste à l'exister en caressant son clitoris durant une à deux minutes. Passé ce délai, la présenter au mâle. Généralement, d'elle-même elle s'offre à celui-ci. Pour garantir, au mieux, les chances de naissance, laisser seule la femelle dans la cage du mâle pour que, par l'odeur, le mécanisme de libération des ovules s'enclenche.

PSEUDO-GESTATION

Si la lapine, en chaleurs, n'est pas réellement saillie ou si la lapine, par excitation avec d'autres femelles, présente une forme d'orgasme sans qu'il y ait saillie effective, les follicules ovariens se libèrent, il y a ovulation à laquelle succède la formation de corps jaunes ; la femelle présente des signes de calme apparent laissant penser à une gestation alors qu'il n'y a qu'une pseudo-gestation. Cette pseudo-gestation a une durée de deux semaines environ.
Durant cette pseudo-gestation, la femelle représentée au mâle, peut, de nouveau, se laisser saillir, mais comme il ne peut y avoir ovulation (formation d'œufs), durant la période précitée, aucune naissance n'est donc à attendre.
Dans le cas de pseudo-gestation, vers le 16e et le 20e jour, la lapine prépare un nid : un faux nid. L'éleveur, constatant la réalisation de ce faux nid, doit remettre la femelle au mâle, le plus rapidement possible. Généralement, la femelle accepte très bien le mâle et les chances de libération d'ovules sont grandes.

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Daniel NOLD

               
 
 



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